Splendeurs à la cour de Bourgogne
Concert dansé de la Compagnie Outre Mesure
Dimanche 11 octobre 2015, 20h30, Beaune (21)
Depuis le XVe siècle, les historiens célèbrent le faste et le raffinement de la cour des quatre ducs de Bourgogne Valois et de leurs successeurs Habsbourg qui, de 1363 au début du XVIe siècle, développèrent un brillant mécénat artistique assis sur les richesses de leurs pays de « par-delà » et « par-deça », leurs deux entités territoriales disjointes : duché et comté de Bourgogne au sud et, au nord, territoires de la France septentrionale, de la Belgique et des Pays-Bas actuels. De nombreuses expositions ont fait connaître la splendeur des manuscrits enluminés qu’ils conservaient dans leurs « librairies », la beauté des œuvres picturales de Jan van Eyck ou Roger van der Weyden et des sculptures de Claus Sluter qu’ils commandaient, ou encore l’élégance des objets décoratifs au milieu desquels ils vivaient, comme la fascinante tapisserie « des mille fleurs » du musée historique de Berne.
Au sein de cette Renaissance du Nord faite de luxe et d’élégance, le mécénat musical des ducs de Bourgogne fut un des plus fastueux de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne. À chaque heure du jour, le prince disposait de musiciens : à la messe, dans les salles d’apparat ou dans ses appartements, évidemment, mais encore sur le champ de bataille, ou en cheminant. Comme le velours, la soie, l’argent, l’or et les manuscrits enluminés qu’il semblait presque s’ingénier à faire transporter jusque dans les campements les plus boueux, la musique — et le prix qu’il y mettait ostensiblement — était un fer de lance de la représentation du prince qui entendait montrer contre vents et marées qu’il avait les moyens du superflu et ne regardait pas à la dépense pour baigner sa cour dans la plus luxueuse des sonorisations. Dans une cour qui élevait l’affichage de sa richesse au rang de politique, la musique était un objet privilégié d’une vertu essentielle du prince : sa largesse.
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