Notre travail pour la réalisation de ce concert dansé est de plusieurs ordres. Seuls les cahiers des dessus et des basses ont été retrouvés. Il faut donc restituer les parties manquantes. Ainsi, les arrangements de Pascale Boquet et d’Anne Dumont sont directement pensés pour notre instrumentarium. Il n’y a pas de chorégraphie « historique ». Je me réfère donc aux sources de la Renaissance française pour proposer, non seulement des appuis, mais aussi « un style » et une mise en espace qui n’étaient pas spécifiés à cette époque ; cette notion arrivera cent ans plus tard avec « la belle danse ».
Prémisse de la « suite de danse », forme musicale qui s’est développée tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles, le choix des partitions se justifie par la richesse des airs, tant du point de vue mélodique que rythmique. La virtuosité de ce répertoire réside dans ce qu’Arbeau décrit comme « rhétorique muette », autrement dit dans le discours rythmique et corporel possible grâce à l’articulation et au relief des phrases.