Création 2017 de la Compagnie outre Mesure
Présentation
Notre concert Con che soavita, un concert vénitien met en avant deux compositeurs : Giovanni Battista Buonamente & Claudio Monteverdi. Leurs œuvres donnent une bonne image de ce que pouvait être le paysage musical du début du « seicento » italien avec l’émergence de la musique instrumentale et les innovations de la musique vocale.
Ici, les différentes pièces instrumentales courtes ont été rassemblées pour former des « suites de danses » : courantes, gaillardes, branles dont les structures et les rythmes sont issus des danses dont elles empruntent les noms. La sonate, genre nouveau, met en avant les instruments dans des pièces virtuoses. Certaines sont sur des thèmes populaires (Gran Duca, ou L’è tanto tempo hormai dont on n’a pas fini de dénombrer les différentes versions), ou sont d’entières créations. Moins connu que ses contemporains : Girolamo Frescobaldi, Tarquinio Merula, Andrea Falconieri-Falconiero, Bartolomé deSelma y Salaverde ou encore le célèbre Claudio Monteverdi, Giovanni Battista Buonamente n’a pourtant rien à leur envier.
Au début XVIIe siècle, même si une proposition d’instrumentation est parfois faite par le compositeur, il était dans l’usage d’adapter les répertoires aux instruments et non l’inverse, les partitions ne comprenaient que le strict minimum d’indication, les arrangements et phrasés étaient ainsi laissés au bon goût de l’interprète.
La musique de Claudio Monteverdi, entre tradition et modernité, reprend la grande forme en usage qu’est le madrigal mais ne renonce en rien aux innovations de son temps, au parlar cantando, nouvelle manière de chanter en étant plus proche des intonations de la voix parlée ou à la basse continue (pratique d’accompagnement qui consiste à improviser seul, ou à plusieurs des accords ou mélodies sur une basse donnée). Les compositeurs notaient seulement la mélodie et la basse, et les continuistes devaient restituer les parties manquantes. Monteverdi écrit de grandes pièces pour soliste dans un style alors nouveau, Tempro la cetra, Con che soavita, Et è pur dunque vero, et reprend parfois d’anciennes formes comme Si dolce el tormento, plus proche de l’air au luth.
Seule pièce de Frescobaldi du programme, Cosi mi disprizzate est un air sur une basse obstinée (ici une passacaille), genre extrêmement à la mode. La passacaille est une danse à trois temps qui sera extrêmement utilisée tout au long du 17e siècle comme support d’improvisation. On retrouve cette basse dans beaucoup de chansons aujourd’hui encore. Ici la même basse répétée, un peu modifiée et entrecoupée de récitatifs, genre nouveau et théâtral.
Soyez curieux d’entendre l’interprétation de ces musiques post-Renaissance ou prébaroques proposées par un ensemble spécialisé dans le rapport musique-danse, particulièrement attentif aux choix des tempi, des dynamiques, des phrasés et de l’articulation.
Compositeurs
Giovanni Battista BUONAMENTE († en 1642)
Giovanni Battista Buonamente était chanteur, violoniste et compositeur à Mantoue (peut-être un moment sous les ordres de Monteverdi), puis à la cour impériale de Vienne. Il devient moine franciscain vers 1631 ce qui lui vaut des postes à Assise et Parme. Ses trois premiers livres de sonates pour violon et la quasi-totalité de sa musique vocale ont été perdus. On lui doit certaines des plus anciennes sonates en trio.
Claudio MONTEVERDI (1567 – 1643)
Natif de Crémone, il obtient un poste à Mantoue et voyage en Hongrie et dans les Flandres. Il devient ensuite maître de chapelle à Saint Marc de Venise. L’héritage qu’il laisse est immense. On peut retenir de lui qu’il était un fervent défenseur de la seconda prattica, nouvelle manière d’écrire et de chanter, et qu’il a composé le premier grand opéra de l’histoire de la musique, L’Orfeo, en 1607.
Programme
Buonamente : Brando primo, Correnti prima & seconda
Monteverdi : Tempro la cetra
Buonamente : Sonata prima
Buonamente : Brando quarto (Aventi il quarto brando & Brando), Correnti quinta & duodecima
Monteverdi : Addio Roma (extrait du Couronnement de Poppée)
Buonamente : Sinfonia prima, Corrente terza & Gaillarda prima
Madre non mi far monaca (Pario, di Canzonette e madrigaletti spunali…, Parma 1610)
Buonamente : L’è tanto tempo hormai
Monteverdi : Con che soavita
Buonamente : Sonate seconda
Buonamente : Brando secondo & Gaillarda undecima
Monteverdi : Non è di gentil core
Buonamente : Sonata nona (sopra “Quello è quel luoco”)
Monteverdi : Exulta filia Sion
Buonamente : Ballo del Gran Duca
Monteverdi : Dolci miei sospiri
Sources
Les pièces instrumentales sont issues du recueil Il quarto libro de varie sonate, sinfonie, gagliarde, corrente, e brandi per sonar con due violini & un basso di viola publié à Venise en 1626.
Les madrigaux sont issus du 7e livre de madrigaux guerriers et amoureux de Monteverdi publiés en 1619 à Venise et des Scherzi musicali en 1632.
Compagnons
Camille Antoinet : violon
Pascale Boquet : théorbe & guitare baroque
Anne Dumont : clavecin
Isabelle Dumont : violes de gambe
Robin Joly : flûtes à bec
Gwinnevire Quenel : chant, mezzo-soprano
Partenaires de la création en 2017
– Communauté de communes Océan-Marais de Monts (programmation de la première, le 21 janvier, dans sa saison culturelle en lien avec notre projet pédagogique transversal La Danse comme Musique mené dans l’école intercommunale de musique Vibrato).
– Conseil départemental de la Vendée (convention pour deux représentations).
– Ministère de la Culture – DRAC des Pays de la Loire (aide).