Bal au temps des Valois

Dansez Renaissance  Label COM

Danseries imprimées par Nicolas en 1559
et arrangées par Jean d’Estrée et Pascale Boquet

  • Artiste :Compagnie Outre Mesure / direction Robin Joly
  • Titre :Bal au temps des Valois
  • Thème : Danseries imprimées par Nicolas en 1559 et arrangées par Jean d’Estrée et Pascale Boquet
  • Label : Label COM
  • Collection :Dansez Renaissance…, 7ème volume
  • Référence : COMdr07
  • Distributeur : Compagnie Outre Mesure
  • Disque (simple album) enregistré en septembre 2009 au Château de Chambord, dans les appartement de Caroline de Berri, situés dans la tour Est
  • Date de sortie : 09/04/2018 durant la résidence de la Compagnie Outre Mesure sur la ville de Langres et le département de la Haute-Marne. Disque initialement sortie en 2011 sous le label Musiques à la Chabotterie du conseil départemental de la Vendée

« (…) forts de cet enthousiasme, ils déploient désormais un professionnalisme et une connaissance uniques, à la fois théorique et pratique, de l’art de « faire danser comme au XVIe siècle », combinant la maîtrise de l’histoire de la musique, de la danse, et même, plus largement, des comportements, à une riche expérience pratique de spectacles et de bals publics. Leur nouveau programme s’organise autour des « Livre de danseries […] mis en musique à quatre parties » par « Jean d’Estrée, joueur de hautbois du roi », publiés au début des années 1560 à Paris par Nicolas Du Chemin. C’est ici pas moins d’une soixante plages qui défilent, jouées par dix musiciens sur une quinzaine d’instruments (flûtes, musette, clavecin, violons, violes de gambes, luth, etc., sans oublier le renfort de trois chanteuses), dans un véritable tourbillon de couleurs et de rythmes d’une infinie variété. » Diapason

Présentation

Bal à la cour des Valois / Bal au temps des Valois :un concert dansé, un cahier de bal & un disque.

  Avec ces trois projets, la Compagnie Outre Mesure souhaite honorer les trois premiers livres de danseries arrangés par Jean d’Estrée et imprimés par Nicolas du Chemin à Paris en 1559.

Notre travail pour la réalisation de ces trois projets est de plusieurs ordres :

– Seuls les cahiers des dessus et des basses ont été retrouvés. Il faut donc restituer les parties manquantes. Ainsi, quand il n’y a pas de concordances avec les livres de Pierre Phalèse, nous avons confié les arrangements à Pascale Boquet.

– Il n’y a pas de chorégraphie « historique ». Je me réfère donc aux sources de la Renaissance française pour proposer, non seulement des appuis, mais aussi « un style » et une mise en espace qui n’étaient pas spécifiés à cette époque ; cette notation arrivera cent ans plus tard avec « la belle danse ».

Prémices de la « suite de danse », forme musicale qui s’est développée tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles, le choix des partitions se justifie par la richesse des airs, tant du point de vue mélodique que rythmique. La virtuosité de ce répertoire réside dans ce qu’Arbeau décrit comme « rhétorique muette », autrement dit dans le discours rythmique et corporel possible grâce à l’articulation et au relief des phrases.

Arbeau : ” La danse dépend de la musique et modulations d’icelle, qui est un des sept arts libéraux ; car sans la vertu rythmique, la danse serait obscure & confuse; d’autant qu’il faut que les gestes des membres accompagnent les cadences des instruments musicaux, & ne faut pas que le pied parle d’un, & l’instrument d’autre. Mais principalement toutes les doctes tiennent que la danse est une espèce de Rhétorique muette, par laquelle l’Orateur peut par ses mouvements, sans parler un seul mot, se faire entendre, & persuader aux spectateurs, qu’il est gaillard digne d’être loué, aimé, & chéri…” Orchésographie, 1589

Notre concert dansé intitulé Bal à la cour des Valois plonge dans une Renaissance contrastée, subtile et raffinée. Vous découvrez l’univers des plaisirs et des divertissements présents dans les salons des cours royales et princières au temps du règne d’Henri II, de son épouse Catherine de Medicis (de leurs héritiers) et de sa maîtresse Diane de Poitiers ; tous contemporain de Jehan Tabourot, alias Thoinot Arbeau, célèbre grâce à son Orchésographie.

En ce sens, il n’y a pas de scénario précis, il propose une succession de danseries qui alterne des musiques dansées & à écouter, des danses à caractères graves, légers … hautes & basses, des instruments hauts & bas …

Voici donc un spectacle où Branles en forme de ballets, Mascarades, Bassedanses, Tourdions, Pavanes, Gaillardes, Voltes, Allemandes & Saltarelles sont servis par cinq musiciens ménétriers et deux couples de danseurs qui, tour à tour, proposent des diminutions, des ornements, des variantes, des improvisations…

Si cela ne fait aucun doute que les partitions chorégraphiques et musicales datées du début des « temps modernes » émanent de doctes, elles sont pratiquées par tous les milieux socioculturels. A cette époque, elles sont quotidiennement enrichies par de nouveaux pas de danse et de ballets, par de nouvelles mélodies avec ou sans contrepoint, proposés par des artistes professionnels se formant dans les mêmes écoles ménétrières. N’est-ce pas la définition d’un répertoire « traditionnel », transmis par collectages écrits ou par images qui, quand la grammaire de base est respectée, nous invite constamment à se l’approprier, pour inventer, orner, personnaliser, improviser, etc. En ce sens, les propositions d’arrangements, qui concernent les partitions d’aujourd’hui comme celles de la Renaissance, sont bel et bien savantes ; mais ce répertoire appelé « récréatif » est, de nos jours, qualifié de populaire : quel bel exemple d’intégration et d’assimilation.

Les musiciens de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance aiment classer les instruments en deux familles : les hauts et les bas. Les premiers sont destinés à être joués à l’extérieur car ils sonnent fort. Les autres, sonnant plus doux, conviennent plutôt aux intérieurs. Alta, mot latin, peut se traduire de deux manières : d’une part, « haute », sens resté en italien moderne et, d’autre part, « quelque chose d’élevé » (cf. quatrième album de la collection discographique Dansez Renaissance … du Label COM).

Au cours des XVIe et XVIIe siècles, les bandes de hautbois se sont multipliées et ont connu un réel succès auprès de nos rois car, selon eux, en plus de donner un ton solennel, elles symbolisaient la puissance et la noblesse. Créée par François Ier, la Grande Ecurie du Roi atteindra son apogée sous le règne de Louis XIV.

Datées de 1559, nous savons que ces danseries étaient déjà interprétées depuis plusieurs décennies (mélodies imprimées en 1530) et qu’elles ont encore fait danser les courtisans d’Henri III. Si les hauts instruments avaient l’exclusivité pour l’accompagnement des bals de la première moitié du XVIe siècle, les cordes frottées ont commencé leur implantation dans le paysage des ménétriers dans la seconde moitié.

Nous avons voulu vous faire découvrir « l’univers des plaisirs et des divertissements présents dans les salons des cours royales et princières au temps du règne d’Henri II […] », ainsi, étant des instruments d’intérieurs : les violons, violes, clavecins et diverses flûtes à bec à neuf trous ou flûtes droites prédominent dans les instrumentations.

Afin d’enrichir les couleurs musicales, nous avons sollicité plusieurs autres artistes de la Compagnie Outre Mesure. Nous avons associé plusieurs percussions pour leur richesse et complémentarité de timbres surprenante. Ce mélange des genres singularise notre approche dans le paysage des musiques anciennes. De plus, le luth était l’instrument incontournable des courtisans. Enfin, au côté des danseries imprimées par Nicolas Du Chemin, nous avons souhaité faire entendre deux chansons concordantes à la pavane « Si j ay du bien » et à la bassedanse « Ce qui est plus ». Plusieurs mélodies de danseries sont inspirées et proches de chansons monodiques et polyphoniques de la Renaissance.

Robin Joly, 2016

Programme

Suite de Bransles de Poitou, deuxième livre de danseries

1. Bransle de Poitou n° 2
2. Bransle de Poitou n° 4

Suite de Bransles Communs, premier livre de danseries

3. Bransle Commun n° 1
4. Bransle Commun n° 2
5. Bransle Commun n° 3
6. Bransle Commun n° 4
7. Bransle Commun n° 7
8. Bransle Commun n° 8
9. Bransle Commun n° 9

Suite de 2 Allemandes & d’1 Allemande courante, tiers livre de danseries

10. Allemande n° 1
11. Allemande n° 4
12. Allemande courante n°
10

Pavane & Gaillarde, tiers livre de danseries

13. Le pas meige
14. La Padouenne

Suite du premier livre de danseries

15. Bransle Gay n° 3
16. Bransle Gay n° 6
17. Bransle de Champagne n° 3
18. Bransle de Champagne n° 4
19. Bransle Gay n° 8
20. Bransle de Champagne n° 5
21. Autre Bransle appelé le petit gentilhomme

Suite du second livre de danseries

22. Bransle de Bourgongne n° 1
23. Bransle de Bourgongne n° 17
24. Bransle de Bourgongne n° 10
25. Bransle de Bourgongne n° 6
26. Bransle appellé le petit Velours

Suite du tiers livre de danseries

27. Gaillarde n° 3
28. Premier Ballet du Canat
29. Deuxième [Ballet du Canat] : Le petit Ballet
30. Troisième [Ballet du Canat]
31. Pavane Lesquercarde

32 à 40. Les 9 Bransles de la Guerre, deuxième livre de danseries

41. Chanson Sy j ay du bien…, Musique de Claude Gervaise, imprimée en 1550 par Pierre Attaingnant,
quatrième livre en trio / Texte de Saint Gellais, 1547

Suite de danses de marche du tiers livre

42. Pavane Si j’ay du bien
43. Bassedanse, Ce qui est plus
44. Retour de bassedanse : Bassedanse, Ce qui est plus
45. La volte de Provence

46. Chanson Ce qui est plus…, Musique de Pierre Sandrin, imprimée en 1543 par Pierre Attaingnant, douzième livre […] de chansons à quatre parties…

Suite de Bransles Gays, premier livre de danseries

47. Bransle Gay n° 14
48. Bransle Gay n° 13

Nouveau ballet concertant

49. La tireteinne, deuxième livre de danseries
50. Hauberrois, Jean de Lagny, tiers livre de danseries
51. Bransle de montirandé, tiers livre de danseries

Suite « Orchésographique »

52. Bransle de la Torche, tiers livre de danseries
53. Bransle de Malthe n° 3, tiers livre de danseries
54. Bransle de Poitou n° 17, deuxième livre de danseries
55. Bransle des Lavandières, premier livre de danseries
56. Bransle des Sabots, deuxième livre de danseries
57. Gaillarde, La fatigue n° 8, tiers livre de danseries
58. Gaillarde, Les cinq pas n° 6, tiers livre de danseries
59. Les Bouffons, tiers livre de danseries

Compagnons

Direction, conception et réalisation : Robin Joly
Direction artistique du disque :
Frédéric Michel
Prise de son, montage, mixage : Etienne Touret
Mastering, graphisme & pressage : Master Lab Systems
Plan de montage, mixage et mastering : Thierry Bertrand, Robin Joly, Gwinnevire Quenel
                                                    & Jérôme Van Waerbeke

Thierry Bertrand : musette à bouche & dessus de violon
Pascale Boquet : luth & guiterne
Bruno Caillat : tabourins
Anne Dumont : sacqueboute & clavecin
Isabelle Dumont : violes de gambe
Emmanuelle Huteau : chant
Robin Joly : flûtes à bec & basse de basson
Marie-George Monet : chant
Gwinnevire Quenel : chant
Jérôme van Waerbeke : dessus & taille de violon

Les partenaires